Michel Boudier est né le 8 juin 1920 à
Paris. Il s'engage dans l'Armée de l'Air en qualité d'élève
pilote le 12 décembre 1938.
Affecté à l'Ecole de
pilotage d'Angers, le caporal Boudier est breveté pilote militaire
le 21 janvier 1940. Promu au grade de sergent en février, il
refuse la défaite et le 24 juin 1940, avec plusieurs de ses camarades,
il embarque à bord de l'Ettrick à Saint-Jean-de-Luz à
destination de l'Angleterre.
Débarqué le 27 juin, il s'engage dans les
Forces
aériennes françaises libres
(FAFL) le 1er juillet 1940. Après
un séjour au camp d'Odiham puis une longue année d'entraînement,
il est envoyé à partir d'août 1941 en stage dans
un Operational Training Unit de la Royal
Air Force.
Promu sergent-chef il est affecté au Squadron
232 de la RAF en septembre 1941 avant de rejoindre, en novembre,
le Groupe de Chasse "Ile-de-France"
(Squadron 340) alors en formation.
Le 8 mai 1942 Michel Boudier
endommage sérieusement un Me 109 au cours d'une patrouille. Il
reçoit alors sa première citation à l'ordre des
FAFL et est nommé au grade d'aspirant d'active le lendemain.
Le 5 septembre 1942 il abat deux appareils ennemis dans la même
journée et est promu sous-lieutenant. Le 12 décembre il
abat de nouveau un FW 190 et reçoit ses galons de lieutenant.
Michel Boudier quitte l'Ile-de-France pour rejoindre, en janvier 1943,
le Groupe de Chasse "Alsace" (Squadron
341). Promu capitaine le 16 mars 1943, il prend, au sein du Groupe
Alsace, le commandement de l'Escadrille "Mulhouse". Il accomplit
avec son unité de nombreuses missions sur la France et la Belgique
et abat un nouvel appareil ennemi le 17 mai 1943 au-dessus de la région
de Caen.
Entre le 16 juillet et le 23 septembre 1943 il multiplie presque
par deux son tableau de chasse, endommageant quatre avions allemands
et en détruisant trois. A partir octobre 1943, il effectue un
séjour à l'Etat-Major à Londres avant de retrouver
le groupe Alsace le 16 février
1944. Il reprend ses missions offensives, détruisant au sol de
nombreux objectifs ennemis.
Abattu le 9 juillet 1944, après avoir
descendu un Me 109, sa huitième victoire aérienne, il
parvient à contacter un réseau d'évasion mais il
est arrêté par la Gestapo, incarcéré et condamné
à mort. Reconnu finalement comme un soldat régulier, ses
juges l'envoient en Allemagne dans un oflag à Nuremberg puis
à Munich. Il est libéré par l'avance alliée
le 29 avril 1945.
Michel Boudier termine la guerre avec un palmarès de 337 missions
de chasse totalisant 436 heures de vol de guerre, 8 victoires officielles
et 7 probables. Adjoint au commandant du Groupe
de Chasse 2/5 "Lafayette" en juillet 1945, il est volontaire
pour l'Indochine et est affecté à la 2ème
Escadre de Chasse en Extrême-Orient en février 1947
; six mois plus tard il rejoint les rangs de la 4ème
Escadre de Chasse.
Le 1er janvier 1949 le commandant Michel Boudier
rejoint la 5ème Escadre de Chasse
avant, quatre mois plus tard d'être nommé commandant du
Groupe de Chasse 1/5 "Vendée"
avec lequel il repart pour l'Indochine jusqu'en août 1949. Il
y aura accompli au total 421 missions en 482 heures de vol en opérations.
Il sert ensuite en Algérie, notamment comme chef du 3ème
Bureau de la 5ème Région Aérienne à Alger,
jusqu'au moment où il reçoit ses galons de lieutenant-colonel
en janvier 1955. Affecté ensuite au Maroc, au commandement de
l'Escadre de Chasse 00.008 à Rabat jusqu'en décembre 1956,
le lieutenant-colonel Boudier sert ensuite à l'Etat-major des
Forces Aériennes Alliées du Centre Europe à Fontainebleau.
Sous-chef d'Etat-major de la 3ème Région Aérienne
à Bordeaux de janvier 1961 à juillet 1962, il est nommé
le 9 juillet 1962 à la 4ème Force Aérienne Tactique
Interalliée à Ramstein en Allemagne et promu colonel le
1er mars 1963.
Le colonel Boudier est décédé le 23 juin 1963
à Landau en Allemagne. Ses obsèques ont été
célébrées en l'Eglise Saint-Louis des Invalides
à Paris. Il a été inhumé au cimetière
de Senlisse (Yvelines